Maire-info
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Édition du vendredi 9 novembre 2012

La grande pauvreté durablement installée en France

Depuis dix ans, la grande pauvreté s'est durablement installée en France et elle s'est féminisée, souligne le Secours catholique dans son rapport annuel rendu hier. Dans ce document intitulé « Regards sur 10 ans de pauvreté », l’ONG indique avoir accueilli 1 422 000 personnes en 2011, dont 668 000 enfants, avec une part accrue des familles, passée de 47 % à 53 % entre 2001 et 2011. Parmi elles, 94 % vivaient sous le seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian, soit 964 euros en 2010) en 2011 et 68 % sous le seuil de très grande pauvreté (644 euros en 2010).
Depuis 2001, le Secours catholique accueille chaque année près d’un million de personnes vivant en dessous du seuil de très grande pauvreté. « Les personnes qui sont en grande pauvreté le demeurent durablement » avec « de moins en moins de sorties de cette situation », en raison notamment « de la crise de l’emploi », a déclaré hier sur RTL le président du Secours populaire François Soulage. Il a aussi souligné que les femmes sont « de plus en plus pauvres parce qu’elles sont de plus en plus seules et notamment avec des enfants ». Le Secours catholique reçoit de plus en plus de femmes (57 % en 2011, contre 50 % en 2001), en raison d’une hausse des familles monoparentales (+ 6 points), qui représente 58 % des familles accueillies.
Il accueille aussi de plus en plus d’étrangers (30 % contre 23 % en 2001, dont 6 % en situation irrégulière).
« On constate un durcissement et un ancrage de la pauvreté, explique Bernard Schricke, directeur Action France et institutionnelle au Secours catholique. Il n’est pas rare que les personnes fréquentent nos structures pendant 3, 4 ou 5 ans. »
Et pour 68 % d’entre elles, la pauvreté n’est pas liée à un événement familial particulier, mais est une « situation installée », note le rapport.
« On envoie parfois en vacances des enfants dont les parents eux-mêmes sont partis en vacances grâce au Secours catholique. La pauvreté s’est transmise d’une génération à l’autre », souligne encore Bernard Schricke.
Environ 60 % des ménages rencontrés par l’ONG ont des impayés. Dans 40 % des cas, ils concernent le loyer ou l’énergie. Pour Bernard Schricke, si « l’aide alimentaire est un bon outil dans l’urgence, ce n’est pas un moyen de solvabiliser les familles ». Il rappelle que « la difficulté d’accéder à un emploi » est le principal facteur de pauvreté. 66 % des bénéficiaires du Secours catholique étaient au chômage en 2011.

Télécharger le rapport.

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